Sentier des Saules: la justice annule les projets d’aménagements de la Ville et l’Etat

ParDavid Simonnin

Sentier des Saules: la justice annule les projets d’aménagements de la Ville et l’Etat

Ce week-end et cette semaine, la presse se fait l’écho de la récente décision du Tribunal Administratif de Première Instance (TAPI), qui annule les autorisations de construire des aménagements existants et projetés du Sentier des Saules et du Rhône urbain. Notamment la Tribune de Genève , qui y a consacré trois articles (ici et ici, et ici) et un éditorial, le journal 20 minutes qui a publié un article, et Radio Lac qui a interviewé notre membre du comité David Simonnin.

En particulier, le projet complet d’aménagement du Sentier des Saules de la Ville de Genève, et celui de bouées de balisages de la baignade et d’agrandissement de pontons du Canton étaient attaqués en justice par deux recours de riverains. La raison principale sur laquelle s’appuient les juges pour leur donner raison est le fait que ces projets ne reposent sur aucune planification générale du secteur de la Pointe de la Jonction, ce qui est contraire au droit de l’aménagement du territoire. Ils retiennent également l’argument que les nuisances pouvant être générées par les nouveaux aménagements ne sont pas prises en compte et évaluées dans les projets.

Au niveau pratique, l’ARVe regrette le fait que cette décision donne un coup d’arrêt à l’aménagement du Sentier des Saules et des rives du Rhône. En effet, en dépit de ce que peuvent espérer les recourants, cette décision ne va pas diminuer les pics de fréquentation estivale du site. Au contraire, la situation actuelle avec de mauvaises infrastructures d’accueil du public va perdurer, ce qui ne satisfera ni les utilisateurs ni les riverains du site.

Au niveau politique, le jugement dénonce toutefois un problème auquel l’ARVe s’est confronté ces dernières années, soit le manque de coordination et de planification des autorités dans le secteur. Jusqu’à présent, la Ville et l’Etat pratiquaient en effet dans ce secteur la politique du chacun chez-soi et de l’absence totale de coordination. L’Etat souverain sur ses rives, avait lancé de son côté ses projets de pontons, pendant que la Ville a d’abord freiné le développement du site, pour finalement lancer un projet d’aménagement qui restera donc lettre morte. Or ce site de la Jonction, en pleine mutation depuis 10 ans notamment dans son utilisation estivale, ne peut être géré à vue, depuis les quatre coins de l’administration genevoise, ce que confirme le Tribunal. L’Etat et la Ville n’ont pas encore décidé s’ils faisaient appel de cette décision, toutefois cela paraît peut probable tant le jugement est clair d’après des spécialistes consultés.

Espérons donc que ce jugement, malgré sa confirmation du stand-by actuel, permettra de donner un nouvel élan dans le pilotage de ce projet, au moment-même où nous venons d’obtenir un crédit d’étude pour l’aménagement du parc de la Pointe de la Jonction. En effet, le début officiel de la planification du parc de la Pointe de la Jonction est évidemment l’occasion en or de poser à plat toutes les problématiques liées à ce site et réfléchir à l’aménagement futur qui saura satisfaire le plus grand nombre. L’ARVe, en tant que membre du Forum Pointe de la Jonction, va pouvoir suivre ce processus au travers d’un groupe de suivi de ce projet qui se met en place actuellement au sein du Département des Constructions de la Ville de Genève.

Cette saga de l’aménagement des rives du Rhône commence donc une nouvelle saison avec une donne claire: planifions maintenant un espace public de qualité, pensé globalement, pour le bénéfice de toutes et toutes! La suite au prochain épisode…

180713 La justice dit stop à un Rhône trop attractif – Tribune de Genève

180713 Ne tuons pas le paradis de la Jonction – Tribune de Genève

180718 Bords du Rhône il faudra tout reprendre à zéro – Tribune de Genève

180718 L’aménagement des bords du Rhône attendra le parc – 20minutes

Interview sur Radiolac de David Simonnin, membre du comité de l’ARVe:

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